Communiqué de presse Nigeria | 19 mars 2019

Nigéria: le gouvernement complice des massacres de chrétiens

L'ordre vient de la Cour de Justice de la CEDEAO: l'État du Nigéria est sommé d'enquêter sur les massacres et destructions perpétrés en 2016 dans l'État de Benue et de sécuriser les populations. De nombreux chrétiens avaient été tués. 

 

 
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L'ordre vient de la Cour de Justice de la CEDEAO: l'État du Nigéria est sommé d'enquêter sur les massacres et destructions perpétrés en 2016 dans l'État de Benue et de sécuriser les populations. De nombreux chrétiens avaient été tués. 

Romanel-s-Lsne, le 20 mars 2019 - Le verdict est tombé le 28 février dernier: selon le tribunal de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), le gouvernement nigérian a failli dans son obligation de défense des Droits de l'Homme. La décision du tribunal lui demande premièrement d'enquêter sur les massacres et les destructions massives perpétrés en 2016 à Agatu, dans l'État de Benue. Le but de cette investigation est d'identifier et de poursuivre les malfaiteurs et d'indemniser les victimes.

Le Tribunal demande également que des mesures soient prises pour assurer la sécurité des communautés, notamment en déployant davantage de personnel et de moyens de sécurité pour protéger les populations et prévenir d'éventuels actes de violence.

Aucune réponse officielle de la part du gouvernement n'a été donnée pour l'instant, mais il se défend de «toute responsabilité quant à un conflit inter-ethnique». 

En 2016 à Agatu, des centaines de villageois chrétiens ont été tués 

Le 21 février 2016, des bergers peuls à prédominance musulmane ont commencé à attaquer des villages à prédominance chrétienne dans l'État de Benue (nord du Nigeria). Au bout d'une semaine, les attaques ont abouti à un massacre dans le village d'Agatu. Le nombre exact de morts n'est toujours pas connu car la zone est restée fermée aux médias et aux organisations humanitaires pendant plusieurs jours après l'incident. Le gouvernement n'a publié aucun chiffre officiel. Dans les semaines qui ont suivi les attentats, les chrétiens ont découvert plusieurs fosses communes contenant les corps de leurs proches.

Angele Dikongue Atangana, représentante du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés au Nigéria et de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), a déclaré au retour de sa visite sur le terrain, que les attaques perpétrées à Agatu avaient complètement détruit cette région. « En 20 ans de travail humanitaire, je n'ai jamais vu une telle ampleur de destruction, a-t-elle dit. Au moins 20’000 personnes ont été déplacées par la violence. »

Une reconnaissance des souffrances de victimes

Malgré les très nombreuses victimes, les crimes sont restés impunis jusqu’à présent. Le prêtre Solomon Mfa et onze autres personnes ont donc intenté une action en justice à l'encontre du président du Nigéria, de l'inspecteur général de police, du chef d'état-major de l'armée et du ministre de l'intérieur. Une action qui a porté ses fruits. 

Bien qu'il n'y ait aucun moyen pour le tribunal de forcer le gouvernement nigérian à appliquer sa décision, ce verdict est une reconnaissance des souffrances des communautés affectées par de terribles violences. Pendant des années, ces communautés, majoritairement chrétiennes, ont constaté des lacunes dans les mesures gouvernementales mises en place pour les protéger. Elles ont également estimé que le manque de réaction du gouvernement concernant la recherche et la punition des agresseurs avait conduit à un climat d'impunité.

En trois ans de violences, l'étendue des dégâts est immense

Les plaignants ont déclaré que les bergers peuls avaient perpétré plus de 50 attaques à grande échelle contre les communautés de Benue au cours des trois dernières années. Les plus graves ont eu lieu dans les districts d'Agatu, Gwer Est, Gwer Ouest, Makurdi, Guma, Tarka, Buruku, Katsina Ala, Logo, Ukum, Kwande, Oju, Obi et Konshisha. Du fait des attaques, les communautés touchées ont été dans l'incapacité totale d'agir parce que leurs biens et leurs moyens de subsistance avaient été délibérément détruits. Lors des attaques, ce sont des maisons, des fermes, des récoltes, des plantations, des véhicules, des machines, de la nourriture et des écoles qui ont été massivement détruits. Plus de 1’000 personnes ont été tuées.

Selon l’Index mondial de persécution de Portes Ouvertes, le Nigeria se classe au 12 rang des pays où les chrétiens sont les plus persécutés.


 

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