Communiqué de presse Inde | 21 mars 2018

Inde : Lumière sur la politique de Narendra Modi – les attaques contre les églises et la violence sont en hausse

 

 

 
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En Inde, la politique Hindutva (nationalisme hindou) excerce une pression croissante sur les chrétiens et les autres minorités religieuses. Le nombre de cas recensés d'actes de violences pour des motifs religieux et d'églises incendiées a augmenté de manière significative durant les dernières années. La liste des pastuers assassinés s'allonge encore avec le meurtre de Gideon Periyaswamy, survenu au mois de janvier. 

Une étude menée par le groupe de recherche World Watch Research, proche de l'association Portes Ouvertes, a révélé que la situation des chrétiens en Inde s'est détériorée plus sévèrement l'année dernière que dans tous les autres pays de l’Index mondial de persécution; exceptions faites de la Libye et du Népal. En effet, l'Inde se classe  actuellement au 11ème rang des pays où les chrétiens sont les plus persécutés. L'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch signale également, dans son dernier rapport annuel, les nombreuses attaques contre des minorités religieuses qui ont eu lieu récemment dans ce pays. L'organisation observe que les attaques ne font généralement pas l'objet d'une enquête sérieuse et que les auteurs de ces actes violents se réclament fréquemment du parti nationaliste hindouiste Bharatiya Janata Party (BJP).

Le rôle du BJP

Il y a dix ans, l'Inde ne figurait qu'au 30ème rang de l'index des pays les plus touchés par la persécution des chrétiens. La hausse du nombre d'attaques semble étroitement liée à l'influence croissante du BJP. Depuis la victoire électorale de Narendra Modi, en 2014, elle n'a cessé d'augmenter dans les différents États indiens. Dans le même temps, le nombre d'églises attaquées, dévastées et détruites est passé de 23 en 2015 à 34 l'année dernière. "Officiellement, l'Inde est une nation laïque, mais elle est actuellement sur le point de devenir une nation hindoue, à travers la politique Hindutva", a déclaré le pasteur indien Sanjay (nom d’emprunt) lors de sa récente visite à Portes Ouvertes en Suisse.

Ces faits interviennent après des décennies de climat de tolérance religieuse en Inde, comme en témoigne un recensement des incidents connus envers les chrétiens et autres minorités religieuses, s'élevant à 38 cas en tout entre 1964 et 1996, période durant laquelle le BJP n'occupait que deux sièges au parlement.

Nombre croissant d'attaques

Le pasteur Sanjay a également rappelé que 154 crimes violents ont été dénombrés en 2014, 172 en 2015 et 519 en 2016. En 2017, le nombre d'attaques a augmenté à plus de 600, dans ce pays qui compte 64 millions de chrétiens. Il affirme qu’il s’agit de la pointe de l'iceberg. "Davantage d'attaques ont été commises, mais beaucoup ne sont pas signalées ou sont volontairement passées sous silence par les autorités, souvent favorables au BJP. L'oppression augmente chaque jour. Les fondamentalistes hindous du mouvement Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS) et ses groupes affiliés utilisent les lois à leur avantage, passent les pasteurs à tabac et détruisent les églises."

Domicile familial incendié

Le dernier fait rapporté s’est produit le 27 février à Tangaguda (Etat d’Odisha), un village où vivent 25 familles hindoues et trois familles chrétiennes. L’une d’elles venait de perdre une fillette de deux ans et se préparait à l’ensevelir sur le terrain familial, mais les hindous ont exigé que l’enfant soit enterrée hors du village. La nuit qui a suivi ces funérailles, environ trente extrémistes hindous ont incendié le domicile de cette famille chrétienne. La mère est parvenue à s’échapper, mais son mari et leur fille de 12 ans ont été frappés et laissés inconscients. D’autres chrétiens, accourus en hâte pour repousser les assaillants, ont été attaqués. Alors que les blessés étaient transportés à l’hôpital, les autres chrétiens ont pu trouver refuge en lieu sûr.

Mort suspecte d’un pasteur

Peu auparavant, le 20 janvier, le pasteur Gideon Periyaswamy, âgé de 43 ans, a été retrouvé pendu dans le sud de l'Inde. Il a dirigé la communauté Maknayeem à Adayachery, au Tamil Nadu. Au cou, il avait une plaie coupée et un hématome. Une semaine seulement avant sa mort tragique, le religieux avait relaté à la police les menaces d'extrémistes hindous proférées contre lui, décrivant ce groupe d'hommes comme «des villageois qui me causent des problèmes». Les membres de l'église ont rapporté qu'il avait été harcelé et verbalement humilié par des hindous locaux au cours des derniers mois.


 


 

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