Avec au moins 22 morts et plus de 50 blessés, dont 13 dans un état critique, la communauté chrétienne de Syrie a subi un coup dur dimanche 22 juin lorsqu'un terroriste a attaqué l'église Saint-Élie à Dweilaa, près de Damas. Les chrétiens sont encore sous le choc.
Dimanche 22 juin, à l'église Saint-Élie à Dweilaa, un terroriste est entré dans le bâtiment lors de la célébration du soir. Il a commencé à tirer, puis le kamikaze a fait exploser la ceinture d'explosifs qu'il portait, se tuant lui-même et tuant de nombreuses autres personnes dans l'église.
«Ce qui s'est passé nous touche tous profondément», déclare Mourad*, responsable du travail des partenaires de Portes Ouvertes en Syrie. «C'est la dernière chose que les chrétiens et nous espérions vivre. Des innocents qui assistaient à la messe dominicale et qui, très probablement, priaient pour leur pays et leur situation personnelle, ont été confrontés à la mort de leurs proches.»
Selon lui, «la pression de l'islamisation est omniprésente en Syrie. Cet incident va pousser les chrétiens et les responsables d'églises à vivre dans la crainte permanente d'une nouvelle attaque.»
Paralysés par l’horreur
Dweilaa, où se trouve l'église Saint-Élie, est un quartier modeste. Deux églises s’y trouvent côte à côte: l'église grecque orthodoxe Saint-Élie et l'église catholique Saint-Joseph. Au moment de l'attaque, le père Baselios célébrait la messe juste à côté. «Je prêchais lorsque les coups de feu ont éclaté. Puis les cris ont retenti. Tout le monde s'est instinctivement jeté à terre. La peur était indescriptible. Nous étions tous sous le choc, paralysés par l'horreur.»
Et il ajoute: «Le moment qui m'a vraiment rendu impuissant, c'est quand un enfant, l'un de ceux qui ont perdu leur famille, s'est précipité vers moi en disant: «Cachez-moi, mon père, je ne veux pas mourir.»
Peur et découragement parmi les chrétiens
Une jeune chrétienne de Damas déclare: «J'ai perdu tout espoir qu'il reste une vie pour nous ici. Dimanche, j'ai entendu les coups de feu et l'explosion», ajoute-t-elle, encore terrifiée par ce qui s'est passé non loin de chez elle.
«Ce n'est que le début de la fin», déclare une autre chrétienne d'une trentaine d'années. «Rien ne peut décrire la peur que nous avons ressentie dimanche, le chagrin causé par la perte de personnes que nous connaissions. Des innocents qui ont été tués uniquement parce qu'ils avaient des croyances différentes, parce qu'ils aimaient Jésus.»
Le maintien de la sécurité en question
Selon les autorités syriennes, qui ont fermement condamné l'attaque, l'attentat suicide a été perpétré par une personne affiliée au groupe terroriste État islamique. Il s'agit de la première attaque terroriste de grande envergure visant des chrétiens depuis la chute du régime d'Al-Assad début décembre 2024. Aucun groupe n'a revendiqué l'attaque.
Depuis la chute du régime, deux vagues d’attaques contre des minorités ont eu lieu en Syrie. Début mars, dans l'ouest de la Syrie, une région principalement alaouite, des centaines d'alaouites ont été tués dans une vague de violence. Fin avril, dans le sud du pays, les druzes ont été pris pour cible et plus d'une centaine d'entre eux ont perdu la vie. La population syrienne doute de la capacité du gouvernement à contrôler les différents groupes extrémistes présents dans le pays.
Prions:
- pour tous ceux qui ont été blessés et qui luttent pour survivre.
- que le Seigneur réconforte les proches des victimes et fortifie la communauté chrétienne de Damas.
- pour que le gouvernement soit en mesure d'assurer la sécurité et l'ordre public dans le pays.