Romanel-s-Lsne, le 29 juin 2021 - Le rapport «Destructive Lies - Desinformation speech that incits violence and discrimination against religious minorities in India» décrit la persécution extrême à laquelle les chrétiens et les musulmans sont confrontés de la part des nationalistes hindous ou hindutva*.
Selon le rapport, les attaques et les persécutions sont ignorées, voire tolérées par les acteurs étatiques - y compris le gouvernement d'État et ses relais locaux, la police et les médias - afin de rester en bons termes avec les puissantes organisations hindutva de l'Inde.
Selon l'un des auteurs du rapport, qui a demandé à rester anonyme: «La mesure avec laquelle [...] les acteurs étatiques sont complices de la violence est choquante; elle était présente juste dans les zone reculées. Les bureaucrates, la police, les juges des tribunaux inférieurs, tous s'entendent ouvertement pour harceler ces minorités. Et les politiciens, les principaux chefs religieux et les puissants propriétaires de médias [donnent] des signaux très clairs que ce [comportement] est souhaitable.»
Pendant la crise actuelle du Covid-19, par exemple, les chrétiens et les musulmans ont été la cible de campagnes concertées de désinformation, notamment en affirmant qu'ils tentent délibérément de propager le virus et d'infecter les hindous par leurs rassemblements et cultes.
L'étude a été menée en février et mars 2021 par une équipe de recherche de la LSE basée en Inde. Les données ont été recueillies dans des localités où des incidents de violence anti-chrétienne ou anti-musulmane avaient été signalés.
Le rapport présente une série d'études de cas troublantes, notamment celui concernant Sunita Verma**, qui a donné naissance à un bébé mort-né après qu'une foule hindutva l'a violemment frappée à l'estomac, Ravi, un ouvrier piégé et battu par une foule et laissé pour mort dans une cellule par la police, et les détails d'une attaque massive contre un village musulman par une foule de 6’000 personnes, qui a commis des incendies criminels et a chassé de nombreuses personnes de leurs maisons de façon permanente.
Le rapport formule une série de recommandations urgentes, notamment la création d'une commission d'enquête internationale chargée d'enregistrer les niveaux de violence et les violations des droits de l'homme à l'encontre des minorités religieuses.
Philippe Fonjallaz, directeur de Portes Ouvertes Suisse déclare que «la communauté internationale ne peut plus ignorer ce qui se passe en Inde. Elle ne peut fermer les yeux sur ces atrocités. Nous demandons une enquête approfondie sur cette persécution brutale et systématique des minorités religieuses.»
Entre-temps, les sociétés de médias sociaux sont invitées à prendre une série de mesures immédiates, notamment:
«Ce qui est vraiment choquant, c'est le manque de sérieux avec lequel les plateformes [de médias sociaux] et les entreprises qui (...) soutiennent les droits de l'homme prennent cette affaire», ajoute le co-auteur de l’étude. «Ils devraient s'en occuper aussi sérieusement que si des chrétiens étaient persécutés de la sorte aux États-Unis ou au Royaume-Uni. Je pense qu'ils auraient alors une réaction différente».
* L'hindutva, qui se traduit par «l'hindouité», est une forme de nationalisme. Il définit l'identité indienne uniquement en termes d'hindouisme et considère toutes les croyances et philosophies non indigènes à l'Inde (christianisme, islam, laïcité) comme des intrus «non indiens» dans la nation.
** Les noms ont été modifiés pour des raisons de sécurité.
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