Communiqué de presse Chine | 13 mai 2025

La Chine interdit officiellement le travail des missionnaires étrangers

 

 
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Le gouvernement chinois a franchi un nouveau palier dans sa politique de contrôle des religions en publiant, le mois dernier, une série de règles administratives visant à mieux encadrer les activités religieuses étrangères sur son territoire. Celles-ci sont entrées en vigueur le 1er mai.

Le Parti communiste chinois (PCC) interdit désormais aux missionnaires étrangers de prêcher, d'évangéliser et d'effectuer d'autres travaux missionnaires dans le cadre de nouvelles restrictions à la liberté de religion. Elles sont regroupées dans les «Règles administratives sur les activités religieuses des étrangers» de l’Administration nationale des affaires religieuses (NRAA), qui ont pris effet le 1er mai. 

Le gouvernement chinois interprète ces nouvelles règles, révisées puis publiées le mois dernier, comme une poursuite de l'amélioration des règlements sur les affaires religieuses des années précédentes. 

Principales conséquences pour les ressortissants étrangers
Tous les événements impliquant des ressortissants étrangers (y compris, mais sans s'y limiter, les visites, la prédication, les échanges, les cérémonies religieuses, les activités religieuses, le travail missionnaire, etc.) doivent désormais être approuvés par les autorités compétentes, faute de quoi ils sont considérés comme illégaux.

Les ressortissants étrangers entrant en Chine doivent s'assurer que les livres religieux, le matériel audiovisuel ou les documents qu'ils transportent ne dépassent pas les quantités nécessaires à leur usage personnel. Dans le cas contraire, ils doivent obtenir l'autorisation des autorités compétentes et les déclarer à la douane. Cette disposition interdit effectivement l'importation publique de livres à caractère religieux.

Conformément à l'article 29 des règles de mise en œuvre, les activités suivantes sont considérées comme illégales si elles ne sont pas approuvées:
  • Interagir avec les groupes religieux chinois, les institutions religieuses, les sites religieux ou la gestion du personnel religieux, ou les contrôler.
  • Créer des organisations religieuses, des bureaux religieux, des sites religieux ou des écoles religieuses.
  • Promouvoir l'extrémisme religieux, soutenir ou financer l'extrémisme religieux et les activités religieuses illégales, ou utiliser la religion pour porter atteinte à l'unité nationale, à la solidarité ethnique, à l'harmonie religieuse et à la stabilité sociale de la Chine.
  • Mener des prêches, des sermons ou des activités religieuses collectives sans autorisation.
  • Recruter des citoyens chinois comme adeptes de la religion ou nommer du personnel religieux.
  • Utiliser la religion pour entraver les systèmes judiciaires, éducatifs, matrimoniaux et de gestion sociale de la Chine.
  • Produire ou vendre des livres religieux, du matériel audiovisuel religieux, des publications électroniques religieuses ou distribuer de la propagande religieuse.
  • Accepter des dons religieux de la part d'organisations ou de citoyens chinois.
  • Organiser des activités d'éducation et de formation religieuses.
  • Utiliser l'internet pour des activités religieuses illégales.
En résumé, ces nouvelles règles interdisent effectivement aux chrétiens étrangers de s'engager dans des activités religieuses en Chine à titre personnel, à moins qu'ils ne passent par les voies officielles. Toutefois, les activités religieuses étrangères peuvent toujours être possibles par le biais de demandes, d'approbations ou d'invitations de la part de l’Église des Trois-Autonomies, qui est étroitement surveillée par le gouvernement, bien qu'elles fassent l'objet d'un examen plus strict. 

Expression du contrôle des religions de la part du gouvernement chinois

«Ces lois criminalisent effectivement la plupart des formes de témoignage chrétien et de travail missionnaire des étrangers en Chine», a déclaré Philippe Fonjallaz, directeur de Portes Ouvertes Suisse. «Elles sont le dernier signe en date de la détermination du gouvernement chinois à soumettre toute expression du christianisme à son contrôle - ou à l'effacer.» Portes Ouvertes appelle la communauté internationale à soulever ces questions auprès des autorités chinoises et à s'exprimer au nom des chrétiens persécutés en Chine. «Nous encourageons l'Église de Suisse à prier et à se solidariser avec nos frères et sœurs en Chine». 

Souplesse possible dans l’application des règlementations

À l'avenir, l'environnement des institutions religieuses étrangères et du travail missionnaire en Chine deviendra plus complexe, et les organisations religieuses nationales risquent d'être soumises à des pressions accrues en conséquence. Toutefois, compte tenu du contexte historique chinois, l'application de ces réglementations renforcées risque de varier d'un endroit à l'autre. Alors que dans certaines régions, ces réglementations pourront être strictement imposées et observées, dans d’autres, elles ne seront appliquées qu’au cas par cas ou de manière plus souple. 
 

 

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