L’an dernier, plus de 900 civils iraniens ont été exécutés et des dizaines d'autres ont été condamnés à mort pour des motifs religieux. 96 chrétiens iraniens ont été condamnés à un total de 263 ans de prison.
Ces données, publiées par la Commission américaine sur la liberté religieuse sur la base d’un rapport de l’ONG de défense des la liberté de croyance «Article 18», sont choquantes.
L’étude documente l'augmentation des peines d'emprisonnement prononcées par les juges envers les chrétiens. Elle fait suite à une forte augmentation des arrestations à la fin de l'année 2023. Cinq chrétiens avaient été condamnés à des peines de 10 ans et un autre croyant à une peine de 15 ans de prison.
«Le gouvernement iranien semble avoir intensifié ses efforts pour isoler et miner financièrement la communauté chrétienne dans le cadre d'une stratégie plus large visant à supprimer sa croissance et son influence», note Mansour Borji, d'Article 18.
Les arrestations se poursuivent
Aujourd'hui, en 2025, la persécution se poursuit.
En mars, trois chrétiens convertis de l’islam, dont une femme enceinte, ont été condamnés à de lourdes peines. Narges Nasri, enceinte de son premier enfant, a été condamnée à 16 ans de prison pour «activités de propagande contraires à la loi islamique», participation à une église de maison, publications sur les médias sociaux et soutien au mouvement «Femmes, vie, liberté».
«Un régime qui arrache une femme enceinte à sa famille et aux soins médicaux appropriés ne peut prétendre défendre la justice ou la dignité», note Michael Bosch, analyste du Moyen-Orient pour le département de recherche de Portes Ouvertes. Le seul «crime» de Narges est sa croyance religieuse.»
Abbas Soori, 48 ans, a été condamné à 15 ans de prison pour des faits similaires.
Réduits au silence
Le musicien chrétien Mehran Shamloui, 37 ans, a été condamné à 10 ans de prison et s'est vu confisquer ses instruments de musique.
«Abbas Soori est puni de 15 ans de sa vie, simplement pour avoir pratiqué sa foi en privé dans sa maison. En confisquant les instruments de musique de Mehran Shamloui et en l'enfermant, ils tentent de réduire au silence l'expression de la foi à travers l'art», relève encore
Michael Bosch.
Les chrétiens d’arrière-plan musulmans sont particulièrement vulnérables. L'État iranien considère à tort ces convertis comme une menace existentielle pour la République islamique.
Femmes, vie, liberté
Depuis la Journée internationale de la femme, le 8 mars, les autorités iraniennes ont intensifié leurs attaques contre les militantes.
Selon Amnesty International, au moins cinq femmes ont été arrêtées. Quatre d’entre elles défendaient les droits des femmes kurdes. Elles sont détenues à l'isolement sans pouvoir être représentées par un avocat.
La révolution iranienne de 1979 a chassé le Shah, monarque laïque mais autoritaire du pays. La nouvelle République islamique a intégré l'autorité religieuse de l'islam chiite dans toutes les structures de l'État. Aujourd'hui, l'Iran a mis en place un appareil de sécurité étendu et brutal, conçu pour supprimer toute dissidence religieuse et politique, en ciblant particulièrement les chrétiens et toutes les minorités religieuses.
En dépit d'une persécution intense, l'Église en Iran continue de croître.
Prions:
- que la peine de Narges Nasri, cette femme enceinte, soit réexaminée par ses juges.
- pour les chrétiens condamnés qui sont en attente de leur emprisonnement. Que le Seigneur les porte et leur accorde Sa paix.
- pour l’église clandestine, qui continue de croître malgré tout en Iran, afin qu’elle reste unie et ferme en Christ.