Actualité Érythrée | 16 juin 2022

Érythrée: L’Évangile se répand grâce à un dévouement sans faille

 

 
Show: true / Country: Érythrée / Érythrée

Depuis vingt ans, les rares églises encore tolérées en Érythrée sont strictement contrôlées. Dieu seul sait exactement combien de croyants compte ce pays, combien se réunissent en secret pour louer Dieu et étudier la Bible et combien sont détenus actuellement au sein de son système carcéral aux pratiques cruelles. Le pasteur Gédéon* a traversé toutes ces années difficiles, il nous parle de sa survie en Érythrée.

Le pasteur Gédéon se souvient du jour où les portes de son église ont été fermées, en mai 2002, le gouvernement ayant décidé de ne donner le titre de religion «conforme» qu’à l'islam sunnite, l'Église catholique, l'Église évangélique luthérienne et l'Église orthodoxe. 

À partir de ce moment, la vie n’a été qu’une succession d’emprisonnements et de libérations pour les membres de sa communauté. «Parfois, ils restent en prison pendant un an, parfois pendant un mois», énumère-t-il.

Des conditions de détention extrêmes 

Cependant, de nombreux hauts responsables d'église sont emprisonnés depuis beaucoup plus longtemps que cela, et certains depuis plus de vingt ans. L'Érythrée possède un vaste réseau de prisons formelles et informelles. «Les conditions de détention à Asmara, où de nombreux chrétiens sont emprisonnés, sont extrêmement mauvaises. Certaines cellules sont si petites que vous ne pouvez pas vous y déplacer et elles n’ont en général pas de fenêtre», raconte le pasteur Gédéon en connaissance de cause. Lui a passé six ans et demi en prison, dont plus de trois ans à Asmara, la capitale de l'Érythrée. Parfois, il était détenu dans une grande pièce avec d'autres prisonniers. D'autres fois, isolé dans une petite cellule d'un mètre sur deux.

Aucune méthode n'était exclue afin que les chrétiens dissidents s'éloignent du Christ en échange de leur liberté. La torture était à la fois mentale et physique. 

Monotonie et résistance

«Nous étions traités comme des esclaves. La nourriture était très peu abondante et il y avait constamment des pénuries d'eau. Les premiers mois suivant notre emprisonnement, nous étions violemment battus et interrogés. Et il y avait les travaux forcés. Pendant des années, j’ai dû ramasser du bois, des pierres et faire tout ce qu'ils m’ordonnaient», se souvient-il. Mais le plus difficile à supporter, pour le pasteur Gédéon, c’était l’ennui. «Ils ne vous donnent rien à lire, il n'y a pas de radio, vous restez simplement assis là. Vous pouvez facilement devenir malade, mentalement. La douleur ressentie intérieurement est traumatisante.»  

Tenté de renier le Christ

Gédéon reconnaît qu’il y a eu des moments où la tentation de renier le Christ était très réelle: «Avec l'aide de Dieu, nous avons persévéré et dit non. Dans une certaine mesure, notre refus a prolongé notre séjour en prison. Si nous avions dit oui, ils nous auraient libérés plus tôt.» 

Même dans ces conditions, le pasteur Gédéon était prêt à partager l'Évangile avec ses codétenus et même avec les gardiens, dont certains sont devenus chrétiens. Il a aussi vu comment des prisonniers incarcérés pour d’autres raisons que des motifs religieux se sont tournés vers Jésus en prison. Leurs prières ont été exaucées lorsqu'une bible a été introduite clandestinement dans la prison. À tour de rôle, ils se cachaient pour la lire.

Aujourd’hui, le pasteur Gédéon est libre et son ministère a grandi. «Je sais que je peux retourner en prison à tout moment. Quand nous rencontrons d'autres chrétiens, nous le faisons en cachette. Et quand les gens viennent à Christ, nous les avertissons que leur choix risque de s’accompagner de persécutions.»


 

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