Romanel-s/Lsne, le 10 décembre 2021 - En 1982 déjà, Portes Ouvertes, ONG de soutien aux chrétiens persécutés, décide de concentrer ses efforts sur deux projets à l’attention de l’Union soviétique. Il s’agit premièrement d’atteindre les dizaines de millions de croyants orthodoxes russes qui n'avaient pas de Bible et ensuite, de renforcer l'église dans les républiques musulmanes de l'Union soviétique, en les encourageant à partager leur foi à leurs voisins musulmans. Ces deux projets sont accompagnés d’une campagne de prière, qui s’étendra sur 7 années.
Dans les années 1980, les choses ont commencé à changer - et l'impact s'est fait sentir dans le monde politique au sens large ainsi qu'au sein de Portes Ouvertes. À partir de 1987, un grand nombre de prisonniers religieux sont libérés des camps de travail et des cellules de prison. Il y avait 340 chrétiens emprisonnés en 1985 ; ils n'étaient plus que 17 en mars 1990.
En 1988, l'économie soviétique est en crise. Le président Gorbatchev, cherchant à obtenir un soutien pour un programme de restructuration, promet que les chrétiens seront désormais reconnus comme «des Soviétiques, des travailleurs, des patriotes». Des églises commencent à être rouvertes.
La même année, la modification de la réglementation postale a permis d'envoyer des dizaines de milliers de nouveaux testaments aux croyants et aux églises de toute l'Union soviétique. Le millionième exemplaire a été remis par Frère André, fondateur de Portes Ouvertes, au patriarche Alexy en personne, lors des célébrations officielles du millénaire de l’Eglise orthodoxe russe.
Depuis 1982, l'église Nikolai de Leipzig, en Allemagne de l'Est, organise chaque lundi soir des prières pour la paix. Le nombre de participants augmente façon exponentielle, jusqu’à réunir 70'000 personnes, en octobre 1989. Le mois suivant, le démantèlement du mur de Berlin, sous le regard des gardes-frontières, est un signe fort de la fin d’une époque. Un membre de l'équipe de Portes Ouvertes se souvient de cette journée : «Mon collègue et moi avons directement pris la voiture et sommes allés à Berlin pour participer à cet événement historique. Quelle joie, quelle réponse à la prière !»
Avec la fin de l’ère soviétique, concrétisée le 8 décembre 1991 par la signature du traité de Minsk, ce sont aussi les 5 républiques d’Asie Centrale, fondées sous Staline, qui connaissent des changements majeurs du point de vue religieux et qui s’établissent comme Etats indépendants
Jusqu'en 1991, le christianisme y était principalement lié aux minorités ethniques (Russes, Ukrainiens, Polonais, Allemands et Coréens) qui étaient venus dans la région de leur plein gré ou parce qu'ils y avaient été déportés par le régime communiste, avec une très forte majorité (plus de 90%) d’orthodoxes, une église relativement bien traitée par les autorités locales qui savaient qu'elles devaient la respecter pour conserver de bonnes relations avec Moscou.
Lorsque le Kazakhstan, le Kirghizstan, le Tadjikistan, le Turkménistan et l’Ouzbékistan sont devenus des États indépendants en 1991, la grande majorité des chrétiens immigrés s’en est allée, et seule un petit groupe a considéré qu'il avait pour tâche d'apporter l'Évangile aux populations locales.
En raison du déclin du pourcentage de chrétiens, le pourcentage de musulmans dans la région a légèrement augmenté. L'islam (principalement l'islam sunnite) a toujours été la principale religion dans les cinq pays d'Asie centrale. En février 2020, les musulmans représentaient 70,6 % de la population du Kazakhstan, 87,3 % au Kirghizstan, et plus de 95% au Tadjikistan, Turkménistan et Ouzbékistan
Au début des années 2000, l'Asie centrale a connu un renouveau chrétien remarquable parmi les musulmans. On estime aujourd'hui à environ 320’000 le nombre de croyants d'origine musulmane dans les cinq États, sur une population protestante de 322’700 personnes, et ils sont bien intégrés dans de nombreuses Églises protestantes.
Dans les campagnes surtout, la conversion des populations ethniques indigènes au christianisme est accompagné de fortes pressions de la part des familles et de la communauté locale. Les proches oppriment les convertis au christianisme, parfois en usant de violence physique, pour tenter de les faire revenir à l'islam.
Chaque année, au mois de novembre, le département d'État des États-Unis publie une liste des «pays particulièrement préoccupants» (CPC), qui, selon le gouvernement américain, commettent ou tolèrent «des violations systématiques, continues et flagrantes de la liberté de religion». Cette désignation permet au gouvernement d'imposer des sanctions.
Les USA viennent d’ajouter la Russie à cette liste, ce qui est «surprenant», relève Rolf Zeegers, analyste pour les questions de persécution religieuses à Portes Ouvertes. «La Russie a fait son entrée dans la catégorie la plus élevée des pays qui violent la liberté religieuse, alors que l'Inde et l'Ouzbékistan ou l'Afghanistan n’y figurent pas. Je ne sais vraiment pas comment ils justifient cette décision. Cela « ne correspond pas à nos informations” , ajoute-il, «la Russie ne figure plus sur l’Index mondial de persécution, qui liste les 50 pays dans lesquels les discriminations envers les chrétiens sont les plus importantes, mais seulement sur une liste de surveillance des pays «viennent ensuite»».
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