Communiqué de presse Chine | 25 septembre 2019

La République populaire de Chine a 70 ans - L'Empire du Milieu restreint la pratique religieuse

Restrictions massives en matière de liberté religieuse: Depuis l'introduction d'une nouvelle ordonnance religieuse en Chine, début 2018, les édifices religieux sont dans le collimateur du gouvernement. Des statues bouddhistes sont détruites, des temples et des communautés chrétiennes fermés, des croix démolies et des pasteurs arrêtés.

 

 
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Restrictions massives en matière de liberté religieuse: Depuis l'introduction d'une nouvelle ordonnance religieuse en Chine, début 2018, les édifices religieux sont dans le collimateur du gouvernement. Des statues bouddhistes sont détruites, des temples et des communautés chrétiennes fermés, des croix démolies et des pasteurs arrêtés. Notre partenaire local, Peony (nom d’emprunt), explique la dureté des traitements infligés aux chrétiens.

 

Romanel-s/Lsne, 26.9.19 – Depuis quelques années en Chine, les symboles religieux du Dao, bouddhistes, musulmans et chrétiens ont été démolis au pas de charge. Les activités religieuses sont surveillées électroniquement avec une assiduité sans précédent. La pression gouvernementale se ressent jusque dans les provinces.

La Chine, pays communiste, continue d’inculquer la thèse selon laquelle «Il n'y a pas de Dieu», explique notre collègue local Peony (nom d’emprunt).

Jiang Zemin (1993 à 2003) a construit la stabilité de l’empire et Hu Jintao (2003 à 2013) en a stimulé l'économie. Xi Jinping (entré en fonction en 2013) a réaffirmé lors du Congrès du Parti communiste de 2017 le principe selon lequel, sur tout le territoire, les religions se devaient d’être chinoises dans leur orientation. «Il souligne que le communisme fait partie des racines profondes de la République populaire. Le gouvernement s'efforce de faire de la Chine un pays moderne, puissant et communiste. Depuis que Xi Jinping est au pouvoir, les valeurs du socialisme prennent davantage de place dans la politique de l’Etat. Il n’est pas surprenant que la nouvelle loi religieuse ait été introduite en février 2018», détaille Peony.

 

Restrictions prévues de longue date

«Le gouvernement poursuit ce programme depuis un certain temps déjà, de sorte que j’estime que ces restrictions et mesures n'ont été prises ni de façon inattendue, ni rapidement», relève Peony. «C’est entre 2009 et 2013 que la liberté de religion a été la plus grande dans le pays. Les premières campagnes au cours desquelles des croix ont été enlevées des toits des églises ont eu lieu en 2014 et 2015, puis les restrictions sont allées croissant. Les gouvernements locaux sont également contraints d’exercer de plus en plus de pression sur les populations.»

Par exemple, dans la ville de Hangzhou, dans la province orientale chinoise du Zhejiang, certains temples bouddhistes et taoïstes ont été transformés en salles culturelles, bureaux administratifs et centres de loisirs pour personnes âgées. Les statues bouddhistes sont surplombées d'affiches de propagande avec des slogans communistes et des portraits de Xi Jinping.

 

Le gouvernement veut la fragmentation

Jusqu'à récemment, les églises chrétiennes pouvaient louer des espaces dans des bâtiments commerciaux et s’y rassembler. «Dans certains endroits, le dimanche, 100 à 300 croyants (jusqu'à 1000 personnes dans certains cas) pouvaient se réunir. Ces célébrations avaient lieu ouvertement. Les autorités locales percevaient les églises comme «faisant du bien à la société» et elles avaient pour habitude de rencontrer les responsables des églises, de coopérer dans de bonnes conditions», relate Peony.

Les restrictions varient d'une région à l'autre. Ici, cela peut signifier la fermeture d'une église, alors qu'ailleurs, ‘seul’ un avertissement est donné. Dans un autre lieu, les autorités exigent que la communauté déménage dans un bâtiment plus discret, ou que les chrétiens se réunissent en petits groupes de 20 dans des maisons privées. Les communautés doivent faire face à des défis nouveaux, comme la pénurie de pasteurs et de leaders. En effet, le pasteur de l’église qui comptait 200 membres se voit dans l’incapacité de diriger soudainement 10 service au lieu d'un. Dans certaines régions, l'école du dimanche et la pastorale des jeunes sont interdites.

 

Des pressions subies par les bouddhistes

Auparavant déjà, la pression était plus forte dans l'ouest du pays, au Tibet et dans le Xinjiang, qui est majoritairement musulman, car les deux plus grandes des 33 unités administratives du pays en termes de superficie sont en quête de sécession. «Les musulmans du Xinjiang sont envoyés dans des camps de rééducation depuis 2017.»

Le gouvernement chinois craint les influences étrangères. Le christianisme, qui est profondément et depuis longtemps enraciné, est malgré tout taxé d’occidental, l'islam est aussi dans le collimateur. «Bien qu'il existe de nombreux courants différents dans le bouddhisme, l'influence du bouddhisme tibétain est grande. En outre, beaucoup d’argent est collecté dans les temples bouddhistes, et sa gestion échappe au gouvernement, qui l’assimile à du détournement de fonds.»

 

Mieux vaut ne pas mentionner sa religion

Ca et là, les autorités scolaires exigent de leurs élèves qu'ils fournissent des renseignements personnels, comme leur appartenance religieuse, en plus de leurs noms et prénoms. «Si quelqu'un inscrit "christianisme" sous la rubrique "religion", il lui est souvent conseillé de supprimer cette mention. Soit parce que les enseignants eux-mêmes sont sous pression, soit parce qu'ils veulent que les jeunes soient épargnés par les problèmes», explique Peony.

Néanmoins, elle suppose qu’à l’avenir, les restrictions ne seront plus aussi sévères qu'au cours des premières années de la République populaire : « Il y a des camps de rééducation, mais il y a aussi des médias locaux et étrangers. Pendant la révolution culturelle, les églises ont été fermées et incendiées, les pasteurs ont été emprisonnés. Aujourd’hui, la Chine est devenue plus civilisée. »

En même temps, la surveillance est partout, « même via les smartphones. Tout le monde en a un et le gouvernement est donc en mesure de suivre chaque mouvement de ses citoyens. Cependant, élargir la surveillance à tous nécessiterait des ressources très importantes. Selon nos estimations, 97,2 millions de chrétiens vivent actuellement dans le pays. »

 

Le choix de la clandestinité

Depuis l’entrée en vigueur des nouvelles restrictions, de nombreux groupes chrétiens ont officiellement réduit leur taille de deux tiers. « De nombreuses personnes ne savent pas comment gérer la situation, alors elles choisissent la clandestinité ». Et disparaissent des statistiques.

L’avenir de la liberté de croyance en Chine dépendra en grande partie des objectifs posés par les présidents respectifs des gouvernements centraux et régionaux. « Ils ont eux-mêmes des priorités en partie différentes. Si l'église devient moins visible par endroit, elle risque également d’être moins visée ».


 

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