Communiqué de presse Bangladesh | 23 mars 2021

50 ans du Bangladesh: entre liberté et oppression

 

 
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Le 26 mars, le Bangladesh célèbrera les 50 ans de son indépendance. Frère Abraham, partenaire de Portes Ouvertes au Bangladesh, se réjouit de la liberté dont jouit sa nation. Il  se fait également le relai inquiet de la récente recrudescence de l’oppression religieuse.

Romanel-s-Lsne, le 24 mars 2021 – «Nous sommes impatients de célébrer bientôt ces 50 ans d'indépendance», déclare Frère Abraham (prénom d’emprunt), partenaire de Portes Ouvertes au Bangladesh. «Nous avons vécu une histoire sanglante avec le Pakistan auparavant.» Et la période précédente, lorsque notre pays faisait partie de l'Inde était également très troublée. Nombre de ces problèmes ont pu être résolus grâce au statut d'État. «Personnellement, je suis né juste après l'indépendance», évoque Frère Abraham. «Aujourd'hui, nous sommes un peuple libre.»

Cette étape importante pour la nation est désormais célébrée par les musulmans, les hindous et les chrétiens. «Nous sommes fiers de la façon dont notre pays se développe aujourd'hui». À l'occasion de cet anniversaire, plus encore que lors des anniversaires "ordinaires", les gens se tournent vers les monuments historiques et rendent hommage à ceux qui ont consacré leur vie au pays. «C'est une année spéciale, Sheikh Mujibur Rahman, le père de notre nation, est né il y a 101 ans», les festivités le concernant ont eu lieu le 17 mars 2020. Il y a tout juste un an.

La pression attend les convertis

Le Bangladesh est la quatrième plus grande nation musulmane, car seuls l'Indonésie, l'Inde et le Pakistan ont une population musulmane plus importante. En effet, «sur les 165 millions d'habitants que compte le Bangladesh, 90% sont musulmans, et les chrétiens constituent une petite minorité de moins d'un pour cent.»

Les chrétiens qui grandissent dans des familles chrétiennes ne connaissent pas de problèmes majeurs. Le pays compte par exemple un ou deux politiciens issus de familles ouvertement chrétiennes. «Là où cela devient difficile, c'est pour une personne musulmane qui décide de changer de religion - c'est là que la persécution commence immédiatement», observe Frère Abraham. «Une telle personne devient une minorité parmi la minorité chrétienne. Souvent, les menaces et les agressions surviennent dès que l'on est identifié par la famille, par la communauté locale ou par la foule.»

Les personnes vivant sous le seuil de pauvreté sont particulièrement vulnérables. «Si quelqu'un devient chrétien, il peut perdre son emploi. S'il ne travaille pas, il n'a pas de revenu, pas de nourriture. Certains ne vendront rien aux convertis, ou s'ils ont eux-mêmes une petite entreprise, ils ne laisseront pas des chrétiens acheter chez eux.»

Attaques organisées

Une nouvelle tendance observée consiste en des groupes islamistes de la capitale, Dhaka, qui se déplacent pour cibler les convertis. «Ils essaient de les ramener à l'islam», explique Frère Abraham «S'ils n'obtempèrent pas, on les menace, par exemple, de leur casser les jambes, d'enlever leurs enfants, de faire du mal à leur femme ou de les tuer.» Ces groupes volent également des bibles et de la littérature chrétienne lors de ces "visites".

Les hommes en particulier sont menacés, rapporte-t-il. «Suite à la perte de l’emploi de l’homme, qui reste le pilier économique d’une famille, certaines d’entre elles, poussées par la faim, retournent à leur foi musulmane d’origine.» Parfois, la police intervient, «mais quand elle est partie, l'oppression recommence.»

La situation s'est aggravée

Le Bangladesh est passé du 38e au 31e rang de l'Index mondial de persécution, l’an dernier: «Une nouvelle façon de faire pression sur les chrétiens est de publier des vidéos menaçantes sur les réseaux sociaux. Ce ne sont pas des islamistes venus de l'étranger qui usent de cette pratique, mais des groupes locaux qui se sentent appelés à ramener les 'apostats' et à veiller à ce que d'autres ne se convertissent pas.»

Une des préoccupations de Frère Abraham est que les ambassades occidentales telles que celles de l'UE, du Royaume-Uni, de l'Allemagne, des États-Unis et de la Suisse se penchent plus sérieusement sur la question. «Le Bangladesh est officiellement laïc, mais l'oppression est évidente. Les ambassades occidentales ont le pouvoir de plaider pour la liberté.»


 

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